De retour à la Zone de non retour

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy

Éliane et Gary avaient trop l'esprit ailleurs pour remarquer le chien mais, comme Ginny et Sammy, Johnny le remarqua. Même dans une situation aussi dangereuse et terrifiante et desesperée, il le remarqua. Pour dire vrai, le chien qui avait été cloué sur le panneau à l'entrée de la ville

(LES CHIENS DE DÉSESPOIR VOUS ACCUEILLES)

était plus facile à remarquer qu'auparavant. Les vautours l'avait trouvé. Heureusement, ils étaient normaux. Mais dégoutant.

*Et que fais-tu des coyotes, Johnny?* une voix lui dit dans sa tête. *Que fais-tu d'eux?*

Mais il ne voulait pas penser aux coyotes. En chemin, ils virent deux rangées de coyotes dessinés (il ne trouvait pas d'autre mot pour les décrire), sur les deux côtés de la route, regardant la voiture, tous séparés d'une dizaine de mètre. Sur plusieurs centaines de mètres.

*Comme s'ils étaient là pour proteger le policier.* il s'était mit à penser. Et sérieusement, il en avait eu (et en avait toujours) bien peur.

Ils passèrent devant une multitude de petites maisons de bois et de magasins. En tout et pour tout, la ville était constituée de deux rues qui formaient une croix. Et c'était desert. Minuscule et desert.

" Où est-ce que vous m'amenez (il avait recomencé à le vouvoyer, au cas ou)? " il demanda, tentant de ne pas laisser paraitre la peur (terreur!) dans sa voix.

" Prison, " il lui répondit, à présent avec une voix presque robotique. " Où tout ce que vous baillerez pourra être abusé contre vous. "

Il s'avanca sur le siège arrière de la voiture de police, son nez cassé lui fesant plus mal que jamais. " Vous avez besion d'aide, " il lui dit. Il tentait de contrôler sa voix mais c'était difficile. " Vous savez ça, officier? "

" Tu es celui qui as besoin d'aide, " il lui répondit sans se retrouner. " De l'aide spirituelle, physique et éditoriale. Tak! Mais il n'y aura pesronne pour t'aider, Johnny. Tu vas voir. "

Les mots résonèrent dans sa tête, lui fesant perdre le fil de ce qu'il était en train de dire. Il regarda tout autour et fut frappé pour la première fois depuis leur arrivé dans la ville par à quel point vide elle était vraiment. Il n'y avait personne sur le trottoir ---tout simplement personne. Il savait que les villes de cette taille ne devaient pas être très actives, mais ça, c'était d'un ridicule. Personne du tout?! Voyons donc!

La voiture arriva à l'intersection et il signala qu'il tournait à gauche ---ridicule, considérant les circonstances. Il s'approcha de l'Édifice de Ville, se stationnant juste à côté, dans le seul espace vide.

" Sors tout de suite, " il dit avec un ton moins robotique que tout à l'heure. " Et n'essait même pas ma patience. "

Johnny sortit de la voiture de police. Il était conscient du silence oppressant; le seul son qu'il pouvait présentement entendre étant le vent qui devenait de plus en plus fort au fil des minutes. Puis, le policier s'approcha de lui. Sa grandeur, surtout, était très intimidente. Johnny, avec ses 193 centimètres, était plus ou moins habitué de regarder vers le bas lorsqu'il parlait à quelqu'un, mais avec le policier, c'était le contraire. Le pire, cependant, c'était la différence de grandeur, pas 5 ou 10 cm, mais plus de 20, presque 30. C'en était désorientant.

" Monte les marches, " il lui dit simplement. Johnny s'executa. Il ne voulait pas finir comme le chien. Arrivé en haut, il remarqua qu'il avait eu raison; il s'agissait bien de l'Édifice de Ville. Puis, le policier passa devant lui et ouvrit la porte. Ils pénétrèrent dans une petite pièce avec des escaliers à la gauche et une porte en face. Johnny se laissa conduire au fond de la pièce. Le policier ouvrit la porte, lui fesant signe d'entrer. Ils pénetrerent dans le couloir où se trouvaient à présent seulement Ginny et Éliane.

Lorsque la porte s'ouvrit, Ginny sentit l'espoir renaître en elle, persuadée que c'était Samantha qui revenait. Sitôt qu'elle vit les deux hommes qui venaient d'entrer, son visage perdit le peu de couleurs qu'il avait et elle recula lentement vers le mur, le plus loin possible du policier, le coeur battant la chamade, se disant que ce n'était qu'une question de secondes avant qu'il ne remarque l'absence de Samantha. Son attention se porta alors sur l'homme qui l'accompagnait.
*Une autre victime...probabilitée à 100 % qu'il lui est arrivé la même chose.*

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy

Le policier enferma rapidement Johnny dans la cellule voisine de celle d'Éliane. Le lion littéraire eut à peine le temps d'entrevoir une belle femme blonde dans la trentaine avant d'être enfermé à l'intérieur de la cellule. Le flic avait déjà tourné les talons, se dirigeant vers la porte qu'ils venaient d'empruter, puis il n'était plus là.

Il jeta un coup d'oeil aux allentours; il n'y avait pas de fenêtre dans sa cellule ni dans celle en face de lui, seulement un lavabo, une toilette et un lit. Il soupira.


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Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy

Il y avait un support pour manteaux au centre du bureau du shérif. C'était ce qui avait fait crier Sammy. Du moins, en partie.

Le petit garçon

(UN AUTRE PERDANT)

était accroché dessus, accroché par son chandail.

*Passe à côté,* lui suggéra judicieusement Miss Pratico-Raisonable. *Ne le regarde pas et passe à côté.*

Ce qu'elle fit. Elle ferma les yeux, serra ses deux mains fort sur sa poitrine et avanca sur le côté de la pièce. Elle devait se rendre au fond pour...

Elle ouvrit de nouveau les yeux, se tournant vers les deux portes ouverts qui se trouvaient derrière elle. Elle venait d'entendre quelque chose, elle en était certaine. Une voiture, il lui semblait.

*Et s'il s'agissait du policier?*

Elle frissona et se mit à marcher ---les yeux ouverts, cette fois--- vers le bureau de bois qui se trouvait au fond de la pièce. Rapidement.


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Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy

Un instant, Éliane écoutait tranquillement Ginny lui dire qu'elle avait fortement confiance que Samantha revienne, l'instant d'après, la porte s'ouvrit. Elle se retourna, étonnée par l'étrange coincidence, s'attandant à voir la petite fille avec peu importe ce qu'elle avait pour les sauver (*mais où était donc rendu le coyote?*), puis elle crut que son coeur allait arrêter; le policier était de retour.

Pas seul, non plus. Un homme dans la cinquantaine avec de longs cheveux gris et une veste de cuir se fesait amener par le bras le long du couloir. L'homme attrapa son regard un instant, puis elle ne le vit plus du tout. Elle était certaine que le policier allait marcher jusqu'au fond du couloir et qu'il allait se rendre compte (comment ne pourrait-il pas s'en rendre compte?) que Samantha était disparue, mais il ne le fit pas. Il se contenta d'enfermer l'homme et repartit tout de suite par où il était entré.

Il y eut un moment de silence, puis l'homme s'écria; " Qu'est ce qui se passe ici, pour l'amour du Ciel? "

Les mains moites, Ginny ne crut pas à ce qu'elle voyait lorsque le policier sortit sans avoir remarquer l'absence de Samantha. Elle se tourna alors vers le nouveau venu.
"Ce qui se passe? Oh si seulement nous le savions. Si seulement nous savions ce qui se passe, mais ne vous en faîtes pas, nous allons bientôt sortir d'ici. Alors gardez votre calme. Vous êtes?"
Elle se doutait que l'homme allait la prendre pour une folle de lui demander son nom dans une sitution pareille, mais ils ne pouvaient rien faire pour le moment. Elle s'assit en attendant la suite des évènements, parfaitement calme. Se préparant, elle attacha ses cheveux et serra correctement son manteau autour de sa taille pour éviter qu'il ne glisse. Si elle et Sammy réusissaient à revenir à Pré-au-Lard, elle serait mieux de l'avoir sur elle.

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Johnny Smith)

" Johnny Smith, écrivain américain dont le métier est d'écrire depuis plus de 25 ans. " Il parvint à faire sortir sa voix normalement, malgré son nez cassé.

Il tenta de la regarder, mais elle était à peine visible, puisqu'à l'autre bout du couloir. Il ne savait pas pourquoi la jeune femme (c'était à peu près tout se qu'il savait sur elle, à part le fait qu'elle était rousse) lui avait demandé son nom, ni pourquoi elle avait dit qu'ils allaient bientôt sortir d'ici, mais il savait cependant qu'ils n'allaient pas sortir d'ici, et s'ils sortaient vraiment, que ce ne serait pas vivant. Si la fille avait vraiment un plan pour sortir, lui demanderait-il son nom? Non. C'était un peu comme si elle s'attendait à un miracle. Et Johnny avait vécu assez longtemps pour ne plus croire aux miracles.

Il remarqua alors quelque chose ---non!, deux choses qui ne lui fit pas plaisir. De un, étant très apte (bla-bla-bla) à voir (et entendre) les moindres détails de ce qui l'entourait, il remarqua que la fille parlait avec un accent qu'il n'aimait pas trop. Pas parce qu'il n'était pas beau, mais parce qu'il était ici. Un accent britanique très prononcé, comme si la jeune femme rousse venait à peine de quitter la Grande-Bretagne, et pas seulement il y a quelques années. Il avait la sentation (l'intuition!) que la fille habitait toujours la Grande-Bretagne et qu'elle venait d'être envoyée de là-bas jusqu'ici par le policier fou, qu'il avait d'abord considéré comme un fan.

De deux, il y avait un autre de ces 'coyotes'. Il se trouvait à une bonne demi-douzaine de mètres à la droite de la porte menant à l'entrée de l'Édifice de Ville. Il était penché, les crocs sortis, regardant la porte, comme s'il s'attendait à ce que quelqu'un arrive, pour pouvoir lui sauter au cou. Il savait aussi qu'il était là lorsque le policier l'avait fait entré, mais il n'avait pas voulu les attaquer eux. Car il attendait toujours. Et n'était-ce pas amusant que le coyote soit placé de telle sorte que seulement quelqu'un dans sa cellule à lui puisse le voir? Comme s'il ne voulait pas que les autres occupantes (mais il y a peut-être aussi des hommes) des cellules dans ce couloir le voit. Et qu'il ne savait pas que Johnny était sur le point d'arriver.

*Mais s'il attend vraiment quelqu'un?* la même voix féminine de tout à l'heure lui dit. *Si la jeune femme rousse a raison? Si quelqu'un s'en vient pour vous sauver? Qu'est ce que tu vas faire? Laisser le coyote dévorer votre (*ma*) seule chance de survit?*

Il ne savait pas. Il ne pouvait rien faire, de toute façon. Lui crier après? Ça ne risque que d'empirer les choses. Quoi, alors?

" Est-ce que le coyote est toujours là? "

Johnny tourna le regard légèrement vers la gauche, regardant à présent la porte. Était-ce lui ou il avait entendu une voix?

" Les filles, est-ce que le coyote est toujours là? "

Oui, il y avait bel et bien quelqu'un derrière la porte. Et, d'après le son de la voix, il devait s'agir d'une fillette de 10 ans maximum. Il en était sûr.

Il attendit un moment, mais les filles ne lui répondire pas. Il attendit encore un peu, puis;

*Elles regardent pour le coyote mais elles ne le voient pas! Tu es le seul qui peut! Elles vont dire à la fille derrière la porte qu'il n'a pas de danger, qu'il est parti et bam!, plus de petite fille. Plus de vous aussi, d'après ce que tu sais de comment agit le policier.*

C'est ce qui le fit répondre.

" Non! " Il était conscient qu'il venait de hurler, bien qu'il n'en avait pas l'intention, mais il n'y pouvait rien. Puis, s'étant rendu compte que c'était la réponse qui ferait entrer la fille, en voyant la poignée (il avait la capacité de voir... bla-bla-bla) tourner; " Oui! Oui, il est là, je veux dire! À près de cinq mètres à la droite de la porte. "

" Qui êtes-vous? "

La voix était tellement polie et semblait tellement jeune qu'il ne put s'empêcher de penser;

*J'ai pensé qu'elle avait au maximum 10 ans? Elle ne peut pas en avoir plus de 8.*

" Peu importe, je suis une autre victime du policier f--- " Il venait presque d'appeller le policier le policier fou et, si la fille travaillait pour lui (peu de chance mais pourquoi les forcer?), ou si il était là à écouter, il risquait d'être dans d'encore plus gros ennuis, si cela était bel et bien possible. " ---du policier et j'ai entendu dire que tu étais là pour nous sauver. Tu l'es, n'est ce pas? "

Silence de l'autre côté de la porte. Et si elle venait d'être capturée par...

" Le coyote est toujours à la même place? "

" Oui. "

" Dans ce cas, je rentre. Je compte jusqu'à cinq et je rentre. Un... "

Ce fut les cinq plus longues secondes de sa vie.

"Très bien. Alors, Johnny, je vous prie de me croire, l'on va sortir d'ici d'accord? Je vous demande juste de ne pas vous poser des questions."lui dit Ginny avant de replonger dans le silence et d'attendre le retour de Samantha, parfaitement calme, ce qui était un exploit compte tenu des circonstances. C'est alors qu'elle entendit une voix leur demander si le coyote était toujours là. La voix de Samantha. Fébrilement, elle se releva et alla se placer face à la porte et ne voyait pas le coyote, mais rien ne disait qu'il était hors de son champ de vision. Alors qu'elle se demandait quoi répondre, le nouveau venu lui répondit. Le coeur battant, elle écouta Samantha compter cinq secondes...

Serrant les poings tellement fort que les ongles lui rentraient dans la peau, Ginny ne sentait même pas la douleur. Elle était trop occupée à écouter Sammy compter jusqu'à cinq de l'autre côté de la porte et à formuler des prières à elle ne savait qui. Lorsque Samantha apparut dans son champ de vison, elle hurla:
"Le coyote! Attention au coyote Sammy!"Elle savait que son amie était déjà au courant que le coyote était là, mais elle avait à peine conscience de ce qui se passait. Le stress occupait tout son cerveau. Elle se sentait décalée de la réalitée

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Sammy)

Sammy parvint à se rendre à l'Édifice de Ville sans difficulté. Elle remarqua le vautour qui se tenait toujours entre les deux coyotes, qui eux, se tenaient comme s'ils étaient des gardes de sécurité. Ce fut tout, cependant, et ça ne l'empêcha pas de continuer. Elle jeta un coup d'oeil dans le stationnement pour la voiture du policier, mais elle ne s'y trouvait pas. Elle monta alors les marches et pénétra dans l'Édifice de Ville.

De nouveau, elle ressentit l'air climatisé, même s'il était plutôt faible, et elle poussa un petit soupir de bien être. Elle avait rangé les clefs dans ses poches et avait vérifié si le revolver était chargé. Il l'était. Avec un petit total de six balles.

Elle s'approcha de la porte. Elle fut sur le point de se mettre à tourner la poignée et entrer à l'intérieur, mais elle se rappella avec amertume le coyote. Il devait toujours s'y trouver, et si elle entrerait comme ça, elle risque de ne pas pouvoir y faire face longtemps. Elle possédait un revolver, mais cela ne saurait sufir contre la vitesse à laquelle le coyote pouvait se déplacé. Elle ne prit donc pas de chance.

" Est-ce que le coyote est toujours là? "

Elle resta à attendre sur le bord de la porte menant au couloir un moment. Elle commencait vraiment à stresser. Et si le policier était bel et bien venu et avait décidé de prendre Ginny et Éliane et de les amener ailleurs, à cause que Sammy s'était échappée? Elle tenta de repousser l'idée mais ce ne fut pas facile.

" Les filles, est-ce que le coyote est toujours là? "

Elle pouvait sentir ses tempes s'agiter, ses dents se serrer fortement et ses poings se resserer. Ses ongles, puisque très courts, ne lui entrèrent cependant pas dans la peau. Sauf qu'elle était tout de même très nerveuse.

On finit par lui répondre, mais ce ne fut ni la personne qu'elle voulait qui répondre ni de la manière avec laquelle elle voulait qu'on répondre.

" Non! "

Il s'agissait de la voix d'un homme, de la voix d'un homme qui venait de hurler, mais elle savait qu'il ne s'agissait pas du policier, et il ne lui semblait pas qu'elle conaissait celui à qui appartenait la voix non plus. Elle ne voulait pas faire confiance à un parfait inconu, mais elle n'avait pas le choix. Elle commenca alors à tourner la poign---

" Oui! Oui, il est là, je veux dire! À près de cinq mètres à la droite de la porte. "

Elle s'arrêta alors et dit la première chose qui lui vint à l'esprit.

" Qui êtes-vous? "

Cela prit un certain moment avant qu'il ne réponde. Et lorsqu'il le fit, ce ne fut encore pas ce qu'elle voulait entendre.

" Peu importe, je suis une autre victime du policier f--- du policier et j'ai entendu dire que tu étais là pour nous sauver. Tu l'es, n'est ce pas? "

Sammy n'osa pas lui répondre. Le policier pouvait revenir d'une minute à l'autre et elle devait faire vite. Si elle lui disait qu'elle était là pour les (si les filles étaient toujours là, bien sûr) sauver, elle risquait de devoir répondre à une multitude d'autres questions et elle n'en avait pas le temps. Elle lui dit donc;

" Le coyote est toujours à la même place? "

" Oui. "

" Dans ce cas, je rentre. Je compte jusqu'à cinq et je rentre. Un... "

Elle prit une profonde inspiration.

" deux...

Elle mit sa main droite sur la poignée.

" trois... "

Elle désactionna le système de sécurité sur le revolver, qu'elle tenait avec sa main gauche.

" quatre... "

Elle commenca à tourner la poignée lentement, et commenca à entendre les grognements du coyotes avec plus de force.

" Cinq! "

Elle tourna complètement la poignée, et une voix lui parvint aux oreilles;

" Le coyote! Attention au coyote Sammy! "


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Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Johnny Smith)

Pour Le lion littéraire, ce fut comme s'il était de retour au Vietnam. Alors qu'il évrivait son livre sur la deuxième guerre mondiale ('La Zone de Non Retour'), il y a de cela presque 30 ans, il avait été au Vietnam pour interviewer des soldats avant et après combats, là où il avait appris que la mort peut frapper à la vitesse du son. Il ne croyait pas que la fillette qui se trouvait derrière la porte avait beaucoup de chance de s'en sortir, sans compter tenter de les sortir eux, mais c'était son (leur) dernier espoir. Comme sa voisine de cellule, il pensait que si ils n'étaient pas sortis de leur cellules lorsque le policier serait de retour, ils étaient cuits, et la fillette était la seule chose qui pouvait les sortir d'ici. À part le policier, bien sûr.

Mais la fillette le surpris.

Pour commencer, elle ne projeta pas la porte ouverte, pour qu'elle frappe le mur et revienne la frapper; à la place, elle l'ouvrit rapidement. Elle était aussi jeune que ce à quoi il s'était attendu (8 ou 9 ans), et avait d'étranges résidus verts sur le visage et les jambes et les bras. Elle portait une mini jupe, ce qui était sans doute à cause de la chaleur, ainsi qu'un bandeau, pour ne pas qu'elle ait de sueur dans les yeux.

Elle tenait un gros revolver dans les mains. Il ne pouvait en être sûr, mais ça semblait être un Single Action Army, un revolver hors de prix qui avait officielement cessé d'être utilisé depuis 1941. Un excelent revolver, mais plutôt puissant, qui pouvait presque projeté quelqu'un de léger (comme cette fillette) vers l'arrière.

Elle pointa l'arme rapidement, sans hésitation. Avec sa main gauche, d'ailleurs.

Le coyote, qui ne s'attendait peut-être pas à ce que la porte s'ouvre vraiment malgré la voix derrière la porte, prit un peu de temps avant de s'élancer sur elle. Trop de temps. Il était mort avant qu'il ne soit même prêt à lui sauter dessus. Trois coups, dont un sur la tête. Pas mal pour une fillette. Pas mal du tout.

" Je vais bien, " elle dit alors, regardant vers lui, puis vers la blonde. La fillette rousse n'était pas visible de la cellule de la jeune femme rousse, alors elle s'en approcha. En se dirigeant vers sa cellule à lui.

Alors, sans qu'il ne puisse s'en empêcher, il lui dit;

" Tu as fait un excelent travail, ma grande. Comment t'appelles-tu? "

La fillette l'ignora mais continua tout de même à s'approcher de sa cellule. Elle avait un trousseau de clefs dans les mains, à présent, et le revolver était de nouveau vérouillé et était dans sa poch...

*Des clefs? Elle a des clefs? Les clefs?*

Il ne le savait pas, mais elle commencait à les essayer une à une et il ressenti de nouveau de l'espoir qu'il allait s'en tirer, comme les deux autres filles, ainsi que la fillette. Il ne savait pas d'où elle venait, mais il lui était reconnaissant. Extrèmement reconnaissant.

Ce qu'il trouvait bizare, cepandant, était l'étrange résidu vert sur son corps.

"Alors là, Sammy, tu m'étonnes vraiment. Je crois que c'est le meilleur coup que t'as fait jusqu'à présent. Mais ça t'ennuierait pas de nous sortir de là sans perdre plus de temps? On ignore quand le policier reviendra."
Elle répondit à Johny à la place de son amie qui ne lui avait pas répondu
"Samantha Desmers. Elle s'apelle Samantha. Voici également Éliane et je m'apelle Ginny. Ginny Weasley."
*On va sortit d'ici. On va pas mourir*

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Johnny Smith)

La jeune femme rousse présenta la fillette, sans oublier elle même et la voisine de cellule de Johnny. Samantha Desmers (que la rousse appellait Sammy) Éliane et Ginny Weasley. Il était conscient que Ginny connaissait et Samantha et Éliane, et cela augmenta sa curiosité. Le coup avec le revolver l'avait surpris, même étonné, mais il semblait que ce n'était pas tout ce que Samantha avait fait. Et là, elle était sur le point de le ---les faire sortir.

" Appelle-moi Sammy, " lui dit alors Samantha, ayant relevé les yeux du trousseau de clefs et les ayant posés dans les siens. Son ton était confiant, comme si de rien n'était.

" D'accord. "

Elle continua d'essayer les clefs et, finalement, une d'entre elles entra dans la serrure. Elle l'ouvrit, et Johnny eut toutes les difficultés du monde à ne pas lui sauter au cou. Il ne le fit cependant pas et Sammy (*autant la nommer comme ça, puisque c'est ce qu'elle veut. C'est la moindre des choses à faire pour elle, après ce qu'elle vient de faire pour nous.*) se rendit vers la cellule d'Éliane, ses pieds nus ne provoquant aucun son alors qu'elle marchait. Johnny sortit de sa cellule et la regarda faire. Elle prit la même clef et ouvrit la cellule sans problème.

Un son particulier parvint à ses oreilles, et il se surpris en se retournant. Il s'agissait sans doute de rien, mais---

Le policier, qui venait d'ouvrir la porte, était de retour. Sammy n'avait pas commencé à se rendre vers la cellule de Ginny, et le policier était là. Il y avait un sourire diabolique sur sa bouche, mais ce ne fut pas ce qui capta son attention.

Il y avait quelqu'un, quelqu'un était avec lui. Et il n'était pas prisonier, c'était sûr et certain. Car il avait une étrange baguette de bois (le premier mot qui lui était venu à l'esprit avait été baguette magique, mais c'était ridicule, alors il ne l'utilisa pas) dans une main et un couteau dans l'autre. Avant que Johnny n'ait put ne serait-ce que bouger, le vieil homme qui accompagnait (il devait être dans la soixentaine) le policier avait traversé la moitié du couloir et avait attrapé Éliane par la tête. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle était par terre, visiblement assomé. Le vieil homme posa alors son regard sur Sammy, ignorant complètement Johnny.

Le policier ne l'ignora pas, cependant.

Johnny regarda le vieil homme un moment de plus. Il avait complètement oublié le policier. Après tout, l'homme venait de courir plus vite que Johnny n'aurait cru cela possible, sans oublier le fait qu'il semblait agé et qu'il avait, d'une seule main, sans quitter des yeux Sammy, assomé Éliane, tout cela en moins d'une seconde. Lorsque le policier lui revint à l'esprit, cependant, il n'eut pas beaucoup de temps pour penser. Il se retourna en vitesse, vit le policier courir vers lui, et parvint de justesse à l'esquiver. Portant à présent son attention sur lui, Johnny recula vers sa cellule, mais n'y entra pas. Il ne savait pas vraiment ce qu'il comptait faire, et il eut donc de la chance. Le policier avait repoussé son attention sur Sammy, lui aussi. Ce que comptait faire Johnny n'avait donc plus d'importance... à moins que l'un d'entre eux (*si c'est le vieil homme, je n'aurais pas le temps de rien faire du tout!*) décidait soudainement que Johnny était important. S'il l'aurait voulu, Johnny aurait put se sauver à l'exterieur, mais il ne le fit pas. Sammy venait à près tout de lui sauver la vie. Bon, il n'était pas encore tout à fait sorti d'affaire, mais ne plus être en cellule était un bon début, non? Et s'il se sauvait maintenant, qui sait ce qui risque d'arriver à elle ou bien à Éliane ou bien à Ginny? Pas lui, en tout cas.

" Toi! " Sammy lanca, sa main gauche se dirigeant nerveusement vers sa poche. Johnny savait que le revolver était là, et il esperait que ni le vieil homme ni le policier ne remarqueraient le geste de Sammy. Sammy ne se rendit pas jusqu'à sa poche, cependant. Les yeux du policier et de l'autre homme étaient rivés sur elle, et compte tenu de la vitesse à laquelle se déplacait le vieil homme, elle n'aurait jamais le temps de ne serait-ce que sortir l'arme de sa poche. Sans compter la tirer. Alors la main de Sammy ne se rendit pas jusqu'à la poche.

" Tu pensais sérieusement qu'on n'avait rien à y voir? Je te croyais plus inteligente que ça, Sammy. "

*Que vous n'avez rien à y voir?* pensa Johnny. *Elle n'avait peut-être même pas rencontré le policier avant maintenant, alors comment aurait-elle put se douter que vous deux étiez derrière tout ça? Bon, Sammy semble connaître le vieil homme, mais pour le policier...*

Sammy se contenta de sourire face à cela. Selon Johnny, le sourire était lui même diabolique, mais il était à peu près certain que ce n'était pas ce qu'elle voulait dégager en souriant. Puis, le vieil homme dit, comme si Sammy lui avait répondu;

" C'est vrai, ça. " Il sourit à son tour, et Johnny ne put s'empêcher de reculer encore plus vers sa cellule. Il ne voulait pas, ne pouvait pas se tenir près de cet homme. Le sourire était plus que diabolique, cette fois. Il était...

mais bien qu'il soit un écrivain à succès qui se devait d'avoir des mots pour tout décrire, il ne trouvait pas de mot, cette fois là. C'était juste trop horrible pour ça.

" Comme si je vais répondre à ça! " Johnny fut de nouveau frappé par une très forte intuition, et il n'avait aucune raison de ne pas la croire. Elle semblait idiote, parfaitement ridicule, mais il était tout de même convaincu que c'était la vérité. Sammy regardait le vieil homme à présent avec ce qui semblait à de la peur et, à part lorsqu'elle avait dit toi, elle n'avait rien dit. Ce qui, avec sa très étrange intuition, laisait présager que le vieil homme venait de lire dans les pensés de Sammy. Comme il vous le disait, c'était ridicule, mais en même temps...

" Pour l'instant, te contenter de me suivre fera l'affaire. La femme peut rester ici. Sors Ginny de là et on part... "

*Et moi?*

" ... Johnny va venir aussi, bien sûr. " il rajouta en se tournant vers lui. Il avait de nouveau son maudit sourire sur le visage.

Tandis que Sammy s'occupait à ouvrir la porte de la cellule de Ginny, Johnny s'occupait en tremblant de tout ses membres. Le policier lui était de nouveau complètement sorti de la tête. Et avec raison.

Ils montèrent nombre de marches, toujours dans le silence, et Johnny, malgré la terreur oppressante qu'il ressentait, ne put s'empêcher de remarquer à quel point magnifique l'intérieur du manoir était. Il y avait des statues qui devait dater de plusieurs centaines d'années, des tapis exquis, de la tapisserie sur presque tout les murs, des tableaux qui rapellaient le XVIIIe siècle...

Ils s'arrêtèrent finalement devant une porte en ébène (il avait l'oeil pour ce genre de chose^^), et le vieil homme les fit entrer à l'intérieur. La pièce était meublée avec goût, et il y avait une grande fenêtre qui donnait sur le terrain de golf. Le vieil homme fut le premier à y pénétrer, puis ce fut à leur tour à eux trois, et le policier entra le dernier, fermant la porte derrière lui. Johnny se retourna et vit que le policier semblait toujours dans les nuages. Puis il se retourna de nouveau vers le vieil homme. C'était lui le maître des lieux, il semblait. Et le policier semblait lui obéir au doigt et à l'oeil.

" Qu'est ce que vous nous voulez, exactement? " demanda Sammy, regardant à la fois le vieil homme et le policier, et Johnny remarqua, bien qu'à peine, le revoler dans les poches de sa mini-jupe. S'il ne saurait pas qu'il était là, il ne l'aurait pas remarqué du tout. Ce qu'il esperait était le cas du policier et du vieil homme.

" Vous laissez partir, bien sûr. " le vieil homme répondit, et il rangea le couteau dans sa poche. Pas la baguette magique (il était à présent convaincu que c'en était une), cependant.

" Quoi? "

Il sourit, et Johnny remarqua à quel point surprise Sammy semblait, comme si elle le croyait vraiment. Ce qui semblait être le cas. " Mais il te faudra faire une petite faveur pour moi. Tu connais Samantha Desmers, la femme qui vous a sauvé la vie la dernière fois, au quartier général bleu? Eh bien, je veux que tu la tue. "

*Samantha?* pensa Johnny. *Mais c'est elle Samantha! Il veut qu'elle se suicide? Et elle va accepter ça?!*

" Je ne parle bien sûr pas de toi. De l'autre Samantha, comme tu la nomme si souvent. "

" Et pourquoi ça? Vous ne pouvez pas le faire vous même? Les Cobras ne sont pas assez puissants pour faire ça? Qu'est ce qu'elle a de si important, d'ailleurs? "

" Ne pose pas de question et je ne vais pas mentir. "

Sammy sourit, mais il semblait que c'était d'avantage un sourire appeuré que n'importe quoi d'autre.

" Tak, redonne la capacité à Sammy de faire de la magie, " le vieil homme ajouta, en regardant le policier. Il hocha de la tête, mais ne fit rien. " Maintenant, " rajouta le vieil homme en se retournant vers Sammy. " Nous allons nous assurer que tu tiendra ta promesse. Tu vas me promettre que tu va tuer Samantha, d'accord? Sinon, je vais te tuer et je vais m'occuper moi même de Samantha par la suite. Si tu accepte, je vais même laisser Johnny et Ginny partir. Et pas seulement du manoir, de la base orange comme tel. Mais sinon, vous êtes tout les trois morts, Éliane se trouvant tout de suite après dans la liste, pour finalement en finir avec Samantha. Compris? "

Sammy regardait à présent le vieil homme avec un sourire. Un vrai, par opposition à celui appeuré de tout à l'heure.

" Et comment vous allez vous assurer que je vais tenir ma promesse? "

" Rien de plus simple. On va faire le serment inviolable. Si tu la tue, tout va pour le mieux pour nous, mais sinon, tu va mourir et là on va s'occuper de Samantha. Ce qui ne te laisse pas beaucoup de choix, hein? Pourquoi pensais-tu que je te laissait utiliser tes pouvoirs à nouveau? Pour que tu m'attaque? C'était pour faire le serment inviolable, bien sûr. "

Ginny manqua de tomber à la renverse sous le coup de la surprise lorsque Sue dit à Sammy qu'il allait les laisser partir, mais elle se reprit très vite. Il ne pouvait pas dire la véritée. Elle l'écouta ensuite dire à Sammy que, pour ça, il faudrait qu'elle tue l'autre Samantha. Voilà le problème. Plus il parlait, plus Ginny voyait que tout ça n'avait aucun sens. Prenant son courage à deux mains, elle prits la parole, bien décidée à empêcher le serment de se faire, mêmme si elle devait y laisser la vie.
"Ce que vous dîtes n'a absolument aucun sens. Vous dîtes vous-même que vous pouvez la tuer sans l'aide de Sammy alors pourquoi lui demandez-vous de le faire?"

" Je n'ai jamais dit que je suis capable de la tuer moi-même. J'ai dit que je vais être capable de la tuer une fois que Sammy sera morte, et il y a une différence. " Il se retourna alors vers Sammy. Johnny tentait de suivre le fils de la convertation mais n'y arrivait pas vraiment. Serment inviolable, une autre Samantha, baguettes magiques et cobras, tout ça ne fesait pas grand sens pour lui. " Tu ne vois toujours pas? Tu ne t'es jamais demandée d'où venait Samantha, pourquoi je ne suis pas mort lorsque tu as utilisé ta pyrokinesie sur moi ou pourquoi elle a non seulement ton nom mais aussi ton apparence, bien qu'en plus vieille? Voyons donc, Sammy! "

" Oui, mais--- "

" Et où nous sommes en ce moment, où nous étions la dernière fois, dans l'autre manoir? Sammy! " Il n'accordait plus la moinde importance à

(*Je peux de nouveau faire ma magie!*)

Ginny, à présent. Et était-ce lui ou il avait entendu une voix dans sa têt---

(*Johnny, Ginny, écoutez-moi. Tak m'a vrament permit de faire ma magie. Je peux donc de nouveau lire les pensées et utiliser ma pyrokinesie, sans compter ma baguette magique. Et en me servant des pensées du policier, ceux de Sue étant impénétrables, j'ai une bonne idée de ce qui est en train de se passer. Je vais vous expliquer ça une fois qu'on va être sorti d'ici, mais pour ce faire, il faut que vous m'écoutiez. Je ne peux pas faire le serment inviolable. Sinon, on est cuit. Pas seulement moi et vous deux et Éliane et Samantha, tout le monde. Sur toute la terre, surement. Alors écoutez moi. C'est très simple. Dès que vous allez m'entendre dire Sue, vous partez en courant de la pièce, vous vous rendez ensuite dans la prison et trouvez Éliane, puis vous m'attendez. Je vais m'occuper du reste. D'accord? Vous n'avez qu'à penser pour me donner votre accord, au fait. Oh! j'allais oublier. Il est très probable qu'en attendant dans l'Édifice de Ville le policier se pointe. S'il est plusieurs centimètres de plus court qu'à présent, vous pouvez lui faire confiance. S'il est de la même taille, il est toujours avec Sue, et il ne faut pas lui faire confiance. Je sais que ça semble stupide mais il faut que vous me fassiez confiance. Ok?*)

Sammy s'approcha de Sue. Le policier (qu'il ne voulait pas appeller Tak pour quelque raison que ce soit... même dans sa tête), quant-à lui, était sur la porte, qui était la seule menant à l'exterieur de la pièce. Il esperait que Sammy savait ce qu'elle fesait (surtout la partie étrange de faire confiance si le policier était beaucoup plus court), car sinon, ils étaient cuit. Bien sûr, il la croyait. Elle était tout de même sortie de nul part et avait failli les faire sortir de leur cellule, il y a de cela une bonne demi-heure.

*Ok.*

La bouche soudainnement séche et le coeur battant à tout rompre, Ginny s'efforçait d'avoir l'air normale et ne prits même pas le temps de réfléchir.*Ok! Et j'espère que ça va marcher*songea-t-elle, sachant que Sammy pouvait désormais l'entendre. Par chance, Johnny n'était pas trop éloigné d'elle. Ils ne devraient donc pas avoir de problèmes pour pouvoir sortir tous les deux. En silence, prête à partir à courir sitôt que Sammy aurait dit Sue, elle attendit la suite

Désespoir / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Éliane Jones, Dubois de naissance)

Éliane Dubois était en train de rêver.

Il s'agissait d'un rêve étrange, pas vraiment d'un cauchemard. Elle était à moto, un homme avec de longs cheveux gris et une veste de cuir à l'avant, en train de la conduire. La moto se déplacait rapidement, le long d'une route qui semblait continuer indéfiniment. Éliane avait beau pousser la tête sur le coté ou vers l'avant, elle n'arrivait quand même pas à voir la fin de la route. Se fesant, du soleil, qui se trouvait au sommet du ciel, tel un alpiniste au sommet d'une montagne qu'il vient de conquérir, de nombreux rayons d'un rouge vif (peut-être un peu trop vif, comme si un enfant s'était amusé à en dessiner les rayons) lui parvenaient sur le sommet de la tête, en formant de petit demi-cercles de lumière sur ses (selon Gary) magnifiques cheveux brun-roux.

Une forte odeur de soufre se trouvait dans l'air, et Éliane, qui tenait fermement l'homme par les épaules, eut à peine le temps de se demander où elle était et avec qui elle était lorsqu'elle se retrouva projetée de la moto, puis tomba sur le bord de la route. Elle pouvait à présent sentir quelque chose de chaud et de humide lui couler le long du visage, ainsi que le long de ses bras et de ses jambes. Du sang, sans aucun doute. Et bien qu'elle ne se souvenait pas avoir heurté quelque chose, bien qu'elle ne savait pas comment elle avait été projeté de la moto et bien qu'elle ne savait pas ce qui était arrivé à l'homme qui conduisait la moto pour elle, elle savait que quelque chose de terrible était sur le point de se passer, peut-être même quelque chose de crucial ---pour elle comme pour le reste de l'humanité. Stupide, bien sûr, mais tout de même...

Elle leva les yeux, qui s'écarquillèrent en à peine un instant. Un homme, qu'elle aurait presque put qualifier de géant, et qui portait un costume de policier, s'avancait vers elle, qui était en train de saigner par terre. Elle tenta de reculer, mais elle, sur le côté, horriblement faible et en train de saigner par terre, n'y arrivait pas. Elle pouvait voir quelque chose dans les yeux du policier, quelque chose qui semblait être...

" Je ne vais pas te tuer, Éliane. Le vrai plaisir n'est même pas encore arrivé. "

Elle faillit hurler, mais elle se retint. Elle ne voulait pas qu'il l'entende faire ça. Car cela était exactement ce à quoi elle pensait; qu'il voulait la tuer. Elle se contenta donc de le regarder, la tête baissée, les mains serrées fortement sur sa poitrine, les jambes tremblantes et la bouche formant un horrible rictus qu'elle ne voulait pas faire.

" Mais pour que je te laisse vivante, tu dois faire quelque chose pour moi. "

Elle l'écouta attentivement puis hocha affirmativement de la tête.

L'instant d'après, elle était réveillée.


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Le quartier général orange / ??? / ??? / 3e année de Sammy / (Johnny Smith)

Même lorsque Johnny était saoûl comme pas possible, il parvenait toujours à analyser parfaitement la situation, prenant en compte les moindres (moindres, moindres) détails. Il y a moins de dix ans de cela, alors qu'il était toujours marié (il avait divorcé il y a de cela deux ans et demi, et fut marié pendant 14 ans), Johnny était confortablement assis sur la banquette arrière de la voiture sport de l'un de ses amis, un certain Sean, qui conduisait, avec, à côté de lui, une femme nommée Rachel, et, à côté de Johnny, un autre de ses amis (à Johnny), Thomas. Johnny était plus ou moins saoûl, mais Sean, quant-à lui, l'était tellement qu'il avait de la difficulté à marcher, et il conduisait (trop) calmement la voiture qui roulait sur l'autoroute la plus utilisée de tout l'Ohio (qui, d'ailleurs, est l'État où vit (et vivait) Johnny). Sean voulait par ailleurs prendre la prochaine sortie sans ralentir. Rachel est morte presque sur le coup. La colonne vertebrale de Sean fut cassé en d'innombrables parties. Le seul véhicule qu'il conduisait, ces jours-ci, était une chaise roulante électrique, qu'il conduisait avec une télécommande du bout des doigt (cela étant les seules parties de son corps (à part ses yeux et sa bouche) qu'il pouvait toujours faire bouger). Ça n'avait pas été aussi pire pour Dean; il s'était simplement cassé une jambe. Johnny, lui, s'en était tiré avec quelques égratignures. Il se considérait chanceux. Mais le truc c'était qu'il avait été le seul qui se souvenait de ce qui s'était passé. Dans les moindres détails, en plus. Il avait, au début, trouvé cela si curieux qu'il avait questionné attentivement les deux autres survivants, Sean et Dean. Dean disait qu'il se souvenait que Sean avait, tout juste avant de partir (près de cinq minutes avant l'accident), dit; " Attachez-vous bien, on part faire une ballade, " mais c'était tout. C'était à peu près la même chose pour Sean, sauf qu'il ne se souvenait pas exactement de ce qu'il avait dit lui même. Mais Johnny se souvenait de tout, lui. Sean n'avait pas dit " Attachez-vous bien, on part faire une ballade, " mais plutôt " Préparez-vous, on y va. " D'ailleurs, il s'était mit à rire quelques secondes avant l'accident, et avait continué pendant une dizaine de seconde après qu'il eut lieu (douze, plutôt). Rachel avait crié " Mes cheveux, mes cheveux, mes cheveux, " juste avant de mourir. Dean avait été projeté au plafond lorsque la voiture avait commencé à faire des tonneaux, cela fesant un bruit qui ressemblait à celui qui se produit dans notre tête lorsque l'on écrase un morceau de glace entre ses dents. Il se souvenait de tout cela, mais les autres non. Cette merde, il se souvenait de toute cette merde. Mais les autres non. Johnny pensait que s'était une partie normale d'un écrivain célèbre, pouvoir capter les détails comme lui le fesait, et s'en souvenir comme lui le fesait, mais il ne pouvait en être sûr. Oh, il aimait ça, d'ailleurs. Il n'avait pas souhaité que ce soit différent... jusqu'à maintenant.

Sammy se baissa pour s'agenouiller face à Sue, le visage impassible, le regard fixe. Sue prit alors sa baguette magique (il n'avait plus aucune raison de croire qu'elle ne l'était pas, maintenant), attrappa (presque) avec douceur la main droite de Sammy, la mit dans la sienne, puis pointa sa baguette vers leur deux mains, et dit, sa voix résonnant dans la grande pièce magnifiquement meublée; " Samantha Desmers, t'engages-tu à parcourir villes et villages, monts et vallées, à tout mettre en oeuvre, absolument tout, pour retrouver l'autre Samantha Desmers? "

" Oui, " elle répondit, le visage toujours aussi impassible. Une mince flamme étinclante jaillit alors de la baguette, éclairant faiblement (en particulier à cause de la lumière du soleil de midi qui parvenait dans la pièce par la fenêtre) le mur tapissé, puis s'enroullant autour de leurs mains. " Sue. "

Johnny ne prit pas le temps de penser.

Il fonca vers la porte.